Session du Grand Conseil des 29 et 30 août 2024
2 septembre 2024 – L’annonce de l’importante restructuration du groupe Tamedia et son profond impact sur la presse romande et genevoise ont déclenché un débat urgent au Grand Conseil genevois. Emus et préoccupés par cette vague de licenciements et la centralisation de l’information suisse autour de titres alémaniques, les députés du Centre Genève ont tenu à réagir fortement en faisant voter une résolution pour sauvegarder une presse locale, indépendante et pluraliste à Genève.
Une fondation pour sauver la Tribune de Genève !
Ce mardi 27 août 2024 restera bien comme « une journée noire pour la presse ». La restructuration annoncée par Tamedia, par son ampleur et ses répercussions profondes sur le paysage médiatique romand, a ouvert les yeux sur l’impérative nécessité d’agir pour conserver une presse locale, pluraliste et diversifiée en Suisse romande et particulièrement à Genève.
En biffant près de 290 emplois dont 90 postes de journalistes dans ses rédactions, le groupe Tamedia n’a pas seulement mis en péril les ressources humaines nécessaires pour offrir un travail d’investigation et d’information vérifiée, recoupée et sourcée, il a également préparé la contraction de l’offre médiatique romande à moyen terme.
Voilà pourquoi les députés Le Centre ont fait voter une résolution au le Grand Conseil genevois s’articulant autour de trois impératifs : tout d’abord, Le Centre invite le Conseil d’Etat à intervenir auprès de Tamedia afin de favoriser la prise de mesures d’accompagnement suffisantes pour les personnes concernées par les licenciements.
La seconde préoccupation concerne La Tribune de Genève dont la situation et la pérennité sont désormais largement compromises par la restructuration annoncée. Il est sérieusement à craindre la disparition, à terme, de ce quotidien. La résolution du Centre invite le Conseil d’Etat à d’obtenir des assurances, de la part de Tamedia, que la rédaction de La Tribune de Genève soit la moins impactée possible par les licenciements prévus.
Enfin, les députés du Centre souhaitent s’engager pour l’avenir en travaillant, dès aujourd’hui, à la pérennisation de La Tribune de Genève en demandant au Conseil d’Etat d’étudier la création d’une fondation de droit privé ou d’une association en charge de la reprise future du quotidien et d’en assurer le financement sur le modèle des quotidiens Le Temps et Le Courrier.
Favoriser l’accès à la propriété de son logement
Dans un canton comme Genève où le taux de propriété atteint péniblement 18% contre 36% au niveau national, la question des mesures améliorant l’accès à la propriété est plus brûlante que jamais. Puisque l’augmentation de l’offre de logements à acquérir stagne à cause des difficultés structurelles du marché de l’immobilier à Genève, il apparaît nécessaire de faciliter l’accession à la propriété des familles de la classe moyenne supérieure dont les revenus sont suffisants pour acheter leur logement mais n’ont pas les fonds propres nécessaires.
Les députés du Centre ont soutenu deux mesures importantes pour garantir un accès à la propriété pour les résidents permanents du canton et pour engager l’Etat à participer au financement des fonds propres obligatoires des acheteurs.
La première mesure (PL 13036) introduit une condition supplémentaire à l’accès à la propriété : les logements destinés à la vente sont réservés en priorité aux personnes assujetties à l’impôt sur le revenu résidant à Genève depuis quatre années au moins.
La seconde mesure (PL 13028) s’attaque aux exigences bancaires auxquelles est confrontée la classe moyenne supérieure. En effet, il est nécessaire de remplir 3 conditions pour obtenir un prêt hypothécaire pour financer l’acquisition de son logement : réunir 20% de fonds propres, l’impossibilité de libérer plus de 10% de deuxième piler à titre de fonds propres et l’interdiction de consacrer plus d’un tiers de ses revenus à son logement, indépendamment des revenus et du prix du logement. A titre d’exemple, l’achat d’un appartement d’un million de francs signifie que l’acquéreur doit avoir un revenu d’au moins 210’000 CHF par an.
Les députés du Centre ont voté la possibilité pour l’Etat de prêter 15% de fonds propres nécessaires pour faire l’acquisition de son logement aux personnes remplissant les conditions d’éligibilité pour soutenir financièrement cet achat (condition de revenus suffisants).
Notre député Sébastien Desfayes précise :
Au-delà du symbole pour aider à l’accession à la propriété, il faut reconnaître que les options pour les Genevois de devenir propriétaires s’amenuisent, il nous faut être imaginatifs et trouver un moyen de les aider
Gratuité des secteurs de baignade des rives du lac
Onze communes genevoises sont riveraines du lac Léman ; elles doivent gérer et participer au financement d’une partie des aménagements des lieux d’accès et de baignade dans le lac.
En 2019, la commune de Collonge-Bellerive a mis en place des exceptions d’accès à deux de ses plages réservées à ses communiers. Ces régulations sont intervenues à la suite de nuisances et l’usage intensif de ces plages. D’autres cas de prix différenciés entre communiers et le reste des usagers genevois sont également apparus ailleurs.
Afin d’offrir une réponse cohérente à la question du principe de l’accès libre au lac et éviter la discrimination entre les membres de la collectivité, les députés du Centre ont soutenu un projet de loi du Conseil d’Etat (PL 13101) disposant que les secteurs de baignade des rives du lac sont accessibles au public et en principe gratuitement. L’exception d’une tarification uniforme reste autorisée à condition que la plage dispose d’infrastructures ou offre des prestations d’une certaine importance comme c’est le cas aux Bains des Pâquis par exemple. Voilà pourquoi les députés du Centre ont également tenu à rappeler l’importance de l’autonomie communale qui sera respectée dans le cadre de cette modification de la loi.
Alors que nous devons lutter contre les effets du réchauffement climatique, l’accès gratuit aux lieux de baignade, pour l’ensemble de la population, apparaît comme une évidence que Le Centre a souhaité défendre au Grand Conseil.